Les Droits de l'Enfant
- Célia Radenen
- 28 févr.
- 5 min de lecture

Les enfants ne sont pas seulement l'avenir d'une société, ils en sont l'essence même. Chaque sourire innocent, chaque rêve fragile porte en lui la promesse d'un monde plus juste. Pourtant, trop souvent, ces êtres vulnérables sont privés des droits qui leur assurent une protection et une dignité à la hauteur de leur potentiel. Il est essentiel d’offrir aux enfants, non comme un privilège, mais comme un devoir moral, l'accès à leurs droits fondamentaux, car ce n’est qu’en élevant les générations futures suivant les valeurs de respect et justice que nous aurons d’un monde meilleur.
Un enjeu à l'échelle internationale
Adoptée le 20 novembre 1989 par l'Assemblée générale de l'ONU, la Convention internationale des Droits de l'Enfant est le premier traité international à énoncer les droits de tous les enfants.
Au sein de celui-ci nous comptons à ce jour 12 principaux droits qui leur sont accordés :
droit à l'égalité
droit d'avoir une identité
droit de vivre en famille
droit à la santé
droit à l'éducation et aux loisirs
droits à la protection de la vie privée
droit à une justice adaptée à son âge
droit d'être protégé en temps de guerre
droit d'être protégé contre toutes les formes de violence
droit d'être protégé contre toutes les formes d'exploitation
droit de s'exprimer et d'être entendu sur les questions qui le concernent
droits de l'enfant en situation de handicap de vivre avec et comme les autres.
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est bien plus qu’un texte juridique ; c’est un engagement universel, une promesse solennelle faite à chaque enfant, où qu’il soit, de grandir dans un monde où son existence est reconnue, respectée et protégée. Parce qu’un enfant est vulnérable, du fait qu’il n’ait ni pouvoir, ni voix politique, ni influence économique, il a longtemps été laissé pour compte, victime silencieuse des conflits, de la misère et de l’indifférence.
Trop d’enfants ont souffert de la guerre, de l’exploitation, de la faim, sans que personne ne les entende. La CIDE vient briser ce silence en affirmant que chaque enfant a des droits inaliénables, des droits qui transcendent les frontières et les cultures : le droit de vivre en sécurité, d’être nourri, soigné, d’aller à l’école, d’être protégé de la violence et de l’exploitation. Elle rappelle que l’enfance ne doit jamais être volée, qu’aucun enfant ne devrait se battre pour survivre là où il devrait simplement jouer et rêver.
Cependant, cette promesse n’a de valeur que si elle est tenue. Ratifiée par 196 États, la CIDE impose une responsabilité à chaque nation : celle d’assurer un avenir digne à ses enfants. Elle exige des gouvernements qu’ils ne se contentent pas de mots, mais qu’ils agissent, qu’ils construisent un monde où plus aucun enfant ne meurt de faim, où aucun ne grandit sans amour, où aucun ne subit la guerre ou l’exploitation.
Pour autant, bon nombre ne font pas honneur aux principes de la convention, ce qui est aujourd’hui un enjeu des plus important pour préserver l’enfance dans son intégralité. Ces avancées sont essentielles, mais elles ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas appliquées.
Chaque enfant qui souffre encore aujourd’hui est un rappel douloureux que le combat n’est pas terminé. Protéger un enfant, ce n’est pas seulement respecter un traité, c’est défendre ce qu’il y a de plus précieux dans l’humanité : l’innocence et l’espoir. Même si nos sociétés sont dites modernes, les principes fondamentaux restent largement bafoués à l’échelle mondiale
Des enfances mises à rudes épreuves

En 2005, âgée de 6 ans, Danielle Crockett, surnommée plus tard "l’enfant sauvage de Floride", est découverte dans une chambre insalubre, souffrant de malnutrition et vêtue uniquement d’une couche souillée. Incapable de parler, de marcher correctement ou d’établir un contact visuel, elle réagissait comme un animal effrayé, reculant face aux tentatives de contact humain.
Après son admission à l’hôpital, les médecins constatent qu’elle a passé toute son enfance enfermée, privée de lumière naturelle et de toute interaction humaine. Son niveau de langage est comparé à celui d’un nourrisson de 6 mois, et son comportement rappelle celui des enfants sauvages décrits dans les récits historiques ou dans des œuvres comme Tarzan. Son histoire bouleverse l’Amérique et met en lumière les conséquences dévastatrices de la maltraitance infantile. Sa mère biologique est arrêtée et inculpée pour négligence infantile.
Toutefois, malgré la gravité des faits, elle n’écopera que de travaux d’intérêt général et de deux années de résidence surveillée, une peine jugée trop clémente par beaucoup face au drame vécu par Danielle.
Adoptée quelques mois plus tard, elle entreprend un chemin de reconstruction, soutenue par sa mère adoptive, qui raconte son parcours vers une vie meilleure dans un livre intitulé “L'histoire de Dani”.

Dans les années 90, Iqbal Masih, un garçon pakistanais, a été vendu par sa famille à un fabricant de tapis à l’âge de 4 ans pour rembourser une dette de 12 dollars. Forcé de travailler dans des conditions épouvantables, il réussit à s’échapper et devint un militant contre l’exploitation des enfants. Grâce à son courage, il a contribué à la libération de nombreux autres enfants esclaves. Malheureusement, il a été assassiné à l’âge de 12 ans, probablement en raison de son activisme.

Dans plusieurs pays d’Afrique, notamment en République démocratique du Congo et au Nigeria, des milliers d’enfants sont accusés de sorcellerie et rejetés par leur famille. Certains subissent des violences extrêmes, sont abandonnés ou tués. Ces accusations, souvent liées à des croyances traditionnelles et à la pauvreté, privent ces enfants de leur droit à une enfance normale et sécurisée.
Le conflit syrien, qui a débuté en 2012 et s'est achevé en 2024, a duré 14 ans et causé la mort de près de 14 700 enfants, sans compter ceux qui ont été blessés physiquement et, surtout, psychologiquement, selon l'UNICEF. Si la chute du régime Assad a apporté un soulagement au peuple, les défis quotidiens restent immenses, notamment pour les enfants, toujours en situation de grande vulnérabilité.
On estime que 7,5 millions d'enfants ont besoin d'aide humanitaire, 6,4 millions nécessitent une protection urgente, et 2,45 millions sont privés d'accès à l'éducation. Dani, Iqbal et tant d’autres ne sont que des prénoms parmi une multitude d’enfants brisés par la violence du monde. Chaque année, des centaines de milliers d’âmes innocentes sont arrachées à l’innocence, piégées entre les griffes de la guerre, de la maltraitance et de l’indifférence. Pourtant, derrière leurs visages marqués par la souffrance, ils ne sont pas de simples ombres oubliées ni de fragiles silhouettes perdues dans l’oubli. Ce sont des vies, des cœurs battants, des âmes pleines de rêves que l’on refuse d’écouter. Ils ne sont pas des objets que l’on malmène et abandonne, mais des êtres humains à part entière, dignes de respect, d’amour , d’un avenir et surtout de droit.
Les sources
UNICEF
l'histoire de Dani
Iqbal, un enfant contre l'esclavage
Wikipédia
Le Monde




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